En plus d’agir à titre de chroniqueur, je m’occupe d’un programme d’activités sportives dédiées aux vétéranes et vétérans auprès de la Fondation des sports adaptés. Ceci est le récit couvrant la conduite camp d’initiation à la randonnée alpine organisé pour un groupe d’une vingtaine de vétérans québécois.
Ça se passait au Massif du Sud, une montagne phénoménale. Sa disposition légèrement isolée en fait un petit secret pas trop secret, juste assez. La morphologie de la région combinée à l’altitude respectable, semble attirer de solides quantités de neige, et ce, hiver après hiver. La densité de la forêt en fait une trappe à neige tout à fait naturelle, je crois pouvoir avancer que la qualité de sa neige y est tout aussi unique que magique. Le MDS c’est aussi une grande montagne avec plusieurs services encore à prix raisonnables, une approche personnalisée et humaine en plus d’une infrastructure vraiment appropriée pour des groupes de petite et moyenne taille où il est possible de séjourner paisiblement.
Son choix était tout désigné pour la conduite d’un camp d’initiation à la randonnée alpine en cette superbe première semaine de février 2023. Les participants allaient d’abord apprendre, bien au chaud, les rudiments de la randonnée alpine, se familiariser avec l’équipement, puis prendre de l’expérience en montagne avec du matériel performant et de qualité.
Une fois lancés en montagne en petits groupes, menés par un bénévole expérimenté et un assistant, tous les participants étaient unanimes sur les joies de cette première expérience en forêt. On ne s’aventure pas en montagne pour battre des records, on prend notre temps pour éviter la transpiration excessive puis conserver son énergie sur un trajet variant entre une heure et demie à deux heures selon la force et l’endurance des participants. Pour la première journée, l’itinéraire ‘A’ permit une ascension plus longue de 3,6 km, mais vraiment plus aisée pour gravir les 400 m jusqu’au sommet.
Le MDS fait partie de ces quelques montagnes au Québec qui ouvrent au public un nombre limité de jours par semaine. Le groupe a donc eu l’accès exclusif à l’ensemble du domaine skiable, uniquement via l’ascension en randonnée alpine le mercredi. Après un lunch fort mérité, livré par motoneige au refuge du sommet, les petits groupes de skieurs allaient dévaler les pistes et sous-bois fraîchement couverts de neige des deux derniers jours : du bonbon vraiment pour les meilleurs skieurs, une courbe d’apprentissage pour les plus néophytes.
Hormis la pratique de la randonnée alpine, du ski alpin ou de la planche à neige, l’activité permis aux vétérans de passer du temps de qualité entre eux, tisser ou renouer des liens significatifs et briser de façon unique l’isolement dont certains sont parfois affectés. Pour ce faire, l’offre d’hébergement au MDS permet de regrouper jusqu’à une dizaine de convives par unité locative de qualité, à un coût raisonnable.
Le jeudi, second jour, même si la météo prévoyait une bordée de neige durant la nuit, tous furent agréablement surpris de constater l’accumulation au sol tôt le matin. La décision évidente fut prise d’offrir l’opportunité aux participants de bénéficier du remonte-pente. Tous allaient profiter allègrement de cette jolie poudreuse à travers les superbes pistes et uniques sous-bois du MDS. Une décision saluée par tous car la station dû fermer vendredi en raison des froids extrêmes.
Selon plusieurs skieurs habitués au MDS, incluant votre chroniqueur, il n’y avait rien de franchement rare aux superbes conditions offertes par le Massif ce jour-là, hormis le très faible achalandage et la possibilité de faire de fraîches traces jusqu’à la toute fin de la journée.
En trois jours de répit, les vétérans ont pu d’abord perfectionner les rudiments de la randonnée alpine en ascension. Au second jour, vu les conditions de poudreuse à travers toute la station et l’accès au remonte-pente, ils ont pu parfaire leurs compétences à skier des conditions plus naturelles et une neige plus profonde. Au troisième jour, malgré la fermeture de la station, une matinée ‘brunch’ allait faire office d’activité de socialisation autour d’une grande tablée. Tous retourneront en prime avec le souvenir d’avoir brisé l’isolement, d’avoir tissé ou renoué des amitiés et certainement une meilleure connaissance des bénéfices de s’engager avec la Fondation des sports adaptés pour considérer devenir bénévoles pour les programmes réguliers visant l’inclusion de gens vivant avec un handicap dans le sport de plein air.
Ce genre de camp est rendu possible grâce à du financement intégralement dédié aux vétérans; provenant principalement de la Fondation québécoise des vétérans, des Légions influentes auprès de la FSA ainsi que des entreprises et donateurs privés.