Bonjour depuis l’Autriche,
Toujours à partir d’Innsbruck où nous sommes pour quelques jours de ski et de culture, c’est vers une nouvelle station de la région que nous nous dirigeons ce matin, vers Kuhtaï.
Située à environ 35 kilomètres du centre-ville, il nous a fallu un peu moins d’une heure de route pour s’y rendre, très facilement avec notre petite traction-avant équipée pour l’hiver. Arrivés sur place, nous avons pu stationner gratuitement à quelques mètres de la remontée principale. Nous aurions aussi pu prendre une des navettes qui desservent la station depuis Innsbruck.
Le déplacement sur les petites routes sinueuses est très plaisant, surtout avec ce paysage majestueux. Nous sommes passés d’une vallée à l’autre avec les montagnes de chaque côté, recouvertes d’une belle neige fraîche tombée de la veille. C’est fantastique et la grosse tempête d’hier nous a laissé plus de 50 centimètres de belle poudreuse.
En fait, nous devions venir skier ici hier mais la tempête était si intense que les routes étaient fermées et impossibles à manœuvrer en voiture. À Innsbruck, c’était le déluge. Une grosse pluie d’automne toute la journée, mais nous en avons bien profité pour visiter musées et églises avec notre guide Monica qui a nous expliqué de grands pans d’histoire d’Innsbruck et de l’Autriche en général.
L’attente en valait définitivement la peine et aujourd’hui, nous avons le grand privilège d’aller fouler cette nouvelle neige par grand soleil. 🌞 Nous avons une journée absolument parfaite !
Kuhtaï est la station familiale par excellence de la région d’Innsbruck, et elle est très prisée des résidents du coin. Du moins, tous ceux à qui nous en avons parlé nous ont vanté la qualité de la neige, des infrastructures et aussi du terrain. Kuhtaï est la station la plus en altitude d’Autriche, avec une base à 2 020 mètres et un sommet à 2 520 mètres. C’est donc sur une dénivelée d’un peu plus de 500 mètres que nous avons pu nous éclater à notre guise, et ce sur les deux versants de la vallée qui sont accessibles en ski en tout temps.
En arrivant depuis la route, nous nous trouvions au fond de cette vallée et nous sommes passés au travers du sympathique village parsemé de restaurants, de boutiques et d’hôtel jusqu’au stationnement (P1, P2 ou P3) situé à la base de la remontée mécanique, la Dreiseenbahn. Le panorama est encore une fois saisissant, et avec le soleil et la neige scintillante, nous nous croirions dans un décor de film. C’est juste parfait ! Le ski à son meilleur : nous ne pouvions mieux tomber.
Alors vite, nous nous habillons et nous montons pour aller tracer cette belle neige. Les travailleurs de piste l’ont déjà damée entre les balises, mais nous avons tout le loisir d’aller tracer la poudreuse entre les pistes. C’est magique !
Nous nous sommes arrêtés à Kuhtaï, mais deux ou trois kilomètres plus loin se trouve une autre station dans la vallée, Hochoetz, que vous pouvez aussi skier sur un même forfait disponible. Aujourd’hui nous n’avons pas eu le temps d’y aller, mais pour ceux qui désireraient séjourner ici quelques jours, c’est tout le domaine qui vous est accessible avec une navette entre les bases des deux stations.
Nous sommes donc montés par le télésiège quadruple à 2 410 mètres et nous avons fait deux ou trois descentes dans ce secteur de belles rouges, pleines de nouvelle neige. Ça roule et ça mord à fond ! La neige est tellement abondante que déjà vers 10:30, nous commencions à voir de grosses bosses se former dans les parties les plus pentues. La neige est douce et molle, et elle vole dans tous les sens quand on frappe les bosses de plein fouet. Le bonheur.
Arrivés au bas de la piste 10 nous sommes passés près du restaurant et le sentier nous amène un peu plus loin et un peu plus bas en nous faisant passer dans un petit tunnel sous la route, pour aller vers la remontée Kaiserbahn. Cette télécabine dessert le versant d’en face, celui qui est déjà exposé au soleil ce matin.
Déjà nous pouvons constater que la neige s’est un peu transformée, mais les conditions restent encore très bonnes. En montant, le soleil ☀️ nous réchauffe doucement les épaules, et la lumière nous remplit les yeux. En Europe, nous avons toujours l’impression de faire du ski de printemps comme en fin mars au Québec. Les froids de -20 C, les gens d’ici ne comprennent simplement pas que nous puissions vouloir skier à cette température.
Une fois rendus en haut de ce sommet, nous pouvons maintenant voir tout le village selon une tout autre perspective. C’est encore plus émouvant… Nous attaquons ce nouveau terrain qui se compose autant de grands boulevards que de petites cuvettes pentues. Il faut savoir s’adapter au relief, mais aucune crainte, la neige est souple et les skis mordent efficacement.
Nous avons fait l’ensemble des pistes de ce côté et emprunté toutes les remontées mécaniques jusqu’au plus haut sommet de 2 520 m, tout en haut du télésiège Hochalterbahn.
Arrivés à l’heure du lunch, après toutes ces émotions, quoi de mieux qu’un petit arrêt en montagne au Zum Kaiser Maximilian ,un beau pub de montagne avec une atmosphère festive et des repas autrichiens traditionnels. Nous nous sentons vraiment en vacances et c’est absolument parfait !
Nous sommes ensuite retournés sur le premier versant en passant de nouveau sous la route, mais cette fois à l’autre bout du village entre Kuh-Teppich et la remontée Gaiskogelbahn. Cette dernière nous emmène dans un secteur de belles pistes noires, toujours remplies d’une tonne de poudreuse. Nous pouvons voir toutes ces nouvelles traces et entendre les cris de joie des skieurs.
En fin de journée, je me suis permis d’aller explorer le secteur que je voyais du coin de l’œil depuis le début de la journée : Homemutbahn.
Ce télésiège quadruple vous emmène tout en haut du domaine, et de là vous avez accès à une belle noire sinueuse et pentue, pleine de bosses. De plus on peut skier les entre pistes ou c’est aussi rempli de belle poudreuse. C’est irréel ! J’en ai fait plusieurs, une après l’autre sans arrêt, pour me rendre à la fin de cette journée mémorable.
Kuhtaï est définitivement un endroit à visiter et vue son altitude, la neige y est garantie entre décembre et avril. On peut y séjourner quelques jours dans un des hôtels en bordure de piste et nous trouvons aussi plusieurs restaurants et boutiques pour l’après-ski. Nous pouvons comprendre pourquoi les locaux apprécient tellement l’endroit.
De retour en ville nous avons terminé la journée avec encore un excellent souper, mais cette fois-ci dans un petit resto végétarien du côté de l’ancienne ville, sur l’autre rive de la Inn, au Das Blum. C’était toute une expérience et tous les plats étaient savoureux, surprenants et raffinés. Nous vous le recommandons vivement !
Notre séjour dans la région d’Innsbruck restera gravé dans notre mémoire et nous y reviendrons certainement pour une plus longue période afin d’aller visiter les autres stations dont Patscherkof où Franz Klammer a écrit l’histoire en 1976 ainsi que Stubai Glacier dont on nous a tellement parlé.
Bon ski au Canada !
Hélène Racine et Philippe Laporte
Ski Média